La volonté de FORD est-elle de fermer Ford Aquitaine Industries ?

La question est brutale mais pas moins que l'attitude des dirigeants de la multinationale.

Souvenons-nous que les mobilisations de toutes et tous ont permis d'empêcher la fermeture du site de Ford Blanquefort.

En ce début d'année 2015 l'arrêt des aides directes des pouvoirs publics dévoile la véritable image de FORD.

Les financiers, les actionnaires, veulent que FAI leur rapporte...ou bien veulent-ils, à terme,  fermer notre entreprise ?

Ils commencent donc par arrêter, aux deux tiers dans un premier temps, la fabrication des modules de transport (racks). Première activité lancée, non rentable, maintenue jusqu'à fin 2014, soit jusqu'à l'arrêt des aides publiques et du chômage partiel...

Vient ensuite l'annonce d'un volume  2015 de production de la transmission 6F35 bien inférieur à l'objectif maximum annoncé de 160 000 transmissions par an. On en produirai moins de 130 000. Hasard du calendrier,  l'usine Chinoise qui produit aussi la 6F35 a été lancée en Juillet 2014 et a une capacité de production de 400 000 transmissions par an...

On passe au secteur de fabrication du double-embrayage sensé équiper la transmission Powershift. La production est chaotique, insuffisante, insatisfaisante.

Ces trois activités sont emblématiques de la gestion  de Ford Aquitaine Industries, depuis 2011.

Dès le départ, nous dénoncions l'insuffisance des investissements, limités à l'argent laissé dans les caisses de FAI par les bandits de la HZ Holding. 

Le manque d'automatisation au niveau de la fabrication des racks qui ne pouvait permettre à cette activité d'être rentable. Selon Ford il s'agissait d'occuper le personnel. Nous rajoutons: Pour pouvoir justifier des aides publiques. Mais en parallèle FORD devait chercher une activité de remplacement. Ford ne l'a pas fait.

Un outil de fabrication du double-embrayage au rabais ! Situation agravée par le chômage partiel. Ford préférant envoyer le personnel au chômage plutôt que de travailler à la mise au point de l'outil. Nous ne parlerons pas du manque de pièces pour faire les essais, des exigences clients à géométrie variable...

Concernant la transmission 6F35 Ford a voulu faire croire que le passage théorique d'une production de 130 000 à 160 000 par an permettrait, avec les autres activités apportées, de maintenir au moins 1000 emplois. Nous avions alors dénoncé que cela reposait sur du vent et qu'il faudrait au moins une activité supplémentaire pour maintenir les emplois. Nous avions raison !

Le traitement thermique (TTH) de FAI fonctionne en grande partie pour Getrag Ford Transmissions. Il importe que FORD garantisse le devenir de cet outil de travail. De nombreux emplois en dépendent.

Ford se sert d'une situation qu'il a provoqué pour justifier du sureffectif !

A l'appui de ses chiffres (variables, discutables...) la Direction de FAI égrenne le nombre de collègues en trop par services. Cela justifiant le prêt de main d'oeuvre à Getrag Ford Transmissions. Voire le transfert de contrats. Ford n'ayant pas d'argent pour investir dans FAI mais en ayant pour payer des primes à ceux prêts à aller à GFT ! A la carotte est "logiquement" associé le baton ! Ainsi, les salariés refusant d'aller à GFT se verraient mis en journée normale, affectés à des travaux d'intérêt général (peinture ou autre...,) et perdant leurs primes d'équipes. Il n'a pas échappé à la Direction qu'un salarié ne pouvait pas être sanctionné pour avoir refusé le prêt de main d'oeuvre ou son transfert ?

Ford n'étant pas à une contradiction prêt, demande à des collègues de faire des heures supplémentaires !

Les collègues du double embrayage sont maintenant contraints de faire des heures supplémentaires. Les salariés ont joué le jeu mais cette situation ne devra pas s'éterniser au-dela de Mars 2015 car cela signifierai un problème structurel du secteur.

Prêt de main d'oeuvre, transfert de Personnel, la Direction de FAI dit ne pas comprendre l'attitude de la CFTC !

Notre position est très claire. Le prêt de main d'oeuvre est fait pour palier à des difficultés temporaires d'une entreprise. Le salarié prêté doit pouvoir retrouver son poste ou un équivalent. S'il refuse d'être prêté il ne doit subir aucune sanction ! Si ces conditions sont respectées il n'y a pas de soucis. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.

Au niveau transfert de contrat de travail, cette option s'oppose au maintien des effectifs de FAI. C'est donc une maneuvre de Ford pour ne pas tenir son engagement de maintien d'au moins 1000 emplois !

La Direction a balayé d'un revers de main les objections de la CFTC concernant l'accord de flexibilité proposé. Elle a choisi le passage en force et appliqué son contenu par une décision unilatérale. C'est un déni de la représentation syndicale et de la démocratie. Mais, pas à une provocation prêt, la Direction a dit qu'elle irai présenter ses objectifs directement aux salariés et qu'ils accepteraient ce que la CFTC refuse ! Apparemment la Direction de FAI n'a pas été convainquante car elle cherche toujours des candidats malgré la politique du bâton  !

Garder espoir et défendre nos intérêts !

Contre toute attente, mais face à un risque majeur d'être trainé en justice, grace à la mobilisation de toutes et tous, Ford est revenu et a repris la main après l'échec du plan HZ Holding. Nous savions que Ford ne nous ferait pas de cadeaux ! Et c'est le cas !

Pour autant nous ne pouvons et ne devons pas baisser les bras !

D'ailleurs l'ensemble des salariés de FAI continue à assurer son travail avec sérieux et la volonté d'atteindre les objectifs fixés.

Nous n'avons aucune garantie de pouvoir obtenir de Ford de nouveaux investissements mais souvenons-nous de ce que disait Winston Churchill:

"Tout le monde savait que c'était impossible à faire. Puis un jour quelqu'un est arrivé qui ne le savait pas, et il l'a fait."

Nous avons des atouts et des arguments. Des hectares de surfaces libres et prêtes à accueillir de nouvelles productions, limitant ainsi les investissements nécessaires. Des salariés formés suite à de multiples plans de formations grandement financés par la Région Aquitaine, par l'Etat. Des infrastructures adaptées (logistique et autres...).  Idem au niveau locaux administratifs qui pourraient accueillir un bureau d'études, d'autres activités.

De son côté, la multinationale Ford communique sur des gammes de véhicules sans cesse renouvelées et qui permettent donc d'espérer en de nouveaux produits que Ford Aquitaine Industries pourrait accueillir. 

D'autre part, lorsque Ford nous dit qu'il y a du sureffectif nous posons la question de la sous-traitance. Comment Ford peut-il justifier l'externalisation d'activités qui pourraient être réalisées en interne ? Nous avons dit à nos dirigeants que les salariés des sous-traitants devaient être embauchés par FAI et les activités sous-traitées réintégrées. La Direction avance l'argumentation d'un moindre coût. Mais eux qui aiment les chiffres ne répondent pas depuis des mois à nos questions sur la sous-traitance. Preuve que Ford n'est pas clair sur le sujet !

L'avenir de Ford Blanquefort dépend de la volonté de la multinationale d'investir dans notre entreprise.

Ford doit tenir ses engagements et nous devons tenir le cap !

Nous continuerons à défendre l'emploi, les conditions de travail au sein de Ford Blanquefort, tout en demandant à Ford de nouveaux investissements ! La mobilisation de toutes et tous s'impose !