Si l'on s'intéresse aux reclassements, si parmi les solutions identifiées d'emplois concernant 649 collègues il y aurait 157 CDI selon le cabinet de reclassement. On constate que les formations dites longues de reconversion seraient au nombre de 77 ! Il n'y aurait que 25 créations d'entreprises au total et 21 CDD d'au moins 12 mois. 15 collègues auraient fait l'objet d'un transfert à GFT. Les "solutions identifiées" restantes étant selon le cabinet et FORD, des préretraités, des retraités, des longues maladies... L'effectif restant serait de 200 collègues. Il est aussi à noter que des collègues feraient le choix de courtes périodes d'intérim parfois répétées... Et que nombreux sont ceux pour qui il est noté dans les synthèses présentées que ce sont eux et non le cabinet de reclassement qui ont trouvé leur nouvel emploi... Le cabinet se défend en disant avoir fortement aidé ces collègues dans leur recherche. Pourquoi écrire alors que ce sont les salariés qui ont trouvé leur nouvel emploi tous seuls ?
Les débats ont porté, entre autres, sur les Offres Fermes de Reclassement (OFR), le salaire devant servir de référence (clairement défini dans le document du Plan dit de Sauvegarde des Emplois de FORD homologué par la Direccte), le travail du cabinet de reclassement, la mobilité, le "marché" des emplois cachés ou sous-marins... Concernant le salaire de référence pour les OFR tant mieux si la Direction de FAI choisissait une méthode plus favorable pour les ex salariés... Mais on voit bien toute la perversité à laisser la Direction d'une entreprise qui licencie ses salariés "gérer en partie" ou intervenir dans le reclassement de ses ex employés en "poussant" à ce qu'ils acceptent des réductions de salaires alors que son devoir 1er était de maintenir et protéger leur emploi avec interdiction de toucher à nombre d'éléments essentiels de leur contrat de travail !
Le fait que des collègues ayant fait des formations longues de reconversion se retrouvent aujourd'hui sans emploi et sortent du congé de reclassement (à partir du moment où le diplôme est obtenu par exemple) pose de nombreuses questions et devrait inviter à la prudence. Même s'il est indéniable, comme tout ce qui est de l'ordre de la formation, qu'il s'agit d'un outil pouvant faciliter le reclassement d'ex salariés de FAI.
Concernant la mobilité celle-ci doit être et rester un choix personnel et ne doit donc pas être imposée. D'autant plus compte-tenu de la moyenne d'âge de l'ex effectif de FAI (plus de 50 ans) et des conséquences négatives multiples de la mobilité en particulier sur l'équilibre familial, l'ancrage social et territorial... La caravane ou le mobil home sont à laisser à ceux qui choisissent ce mode de vacances !
Tant qu'au marché des offres d'emplois cachées, il semble à ce jour qu'elles soient effectivement difficiles à trouver puisque les offres proposées sont celles des réseaux professionnels, voire de pôle emploi !
Le législateur a imposé à FORD de mettre un cabinet de reclassement à la disposition des ex salariés de FAI. Ce cabinet devrait donc apporter un plus, tendre à trouver des offres limitant les écarts de salaires entre ancien et nouvel emploi, se préoccuper de l'équilibre entre vie familiale et professionnelle... Nous ne disons pas que c'est simple mais pour rappel FORD a choisi unilatéralement son cabinet de reclassement. Nous ne mettons pas tout le monde dans le même sac car il y a de multiples conseillers et conseillères faisant le relais avec les salariés. Mais l'orientation globale devrait être d'avoir un cabinet de reclassement au service des ex salariés et pas au service de FORD car il est clair que du côté de la multinationale sa décision, depuis longtemps programmée, a été de vouloir se débarrasser de son site de Blanquefort avec toutes ses conséquences !